... C'est long, mais si bon ...

J'essaie de relativiser. Mais c'est tellement difficile. Encore une soirée à regarder mon écran, parce que je n'ai personne à regarder réellement, fenêtre ouverte sur un monde si loin que je touche du bout du clavier... J'essaie de relativiser sur ce que je pense être un chemin sans issue, une envie sans raison, un moment de pure frustration. En même temps, j'aurai du voir venir, mais j'essaie de rester positive, de m'attendre au meilleur... Alors fatalement, c'est toujours la moins bonne solution qui est retenue. Je n'aime pas le fatalisme, et pourtant il faut déjà se rendre à l'évidence, et abandonner le peu d'espoir que je caressais. J'ai souvent envie de tout laisser derrière moi, les dettes, les embrouilles, les attentes, les galères, de partir à l'aventure, de disparaître. Evidemment, ça ne reste en tête qu'un quart de secondes, le temps de me demander comment je ferai pour disparaître et ne plus avoir à penser à tant de choses à la fois. Evidemment, je me dis toujours que je pourrai le faire un jour, que j'y arriverai, que je vais trouver quelqu'un qui saura me sortir de tout ça, qui me rendra le vrai sourire que je dissimule encore trop sous mes faux semblants... Il n'y a que Faustin et Gabriel qui me le rendent... Le temps que je les vois dans la journée. Je ne les vois plus grandir, je rentre tard tous les soirs, je m'étonne des progrès de chacun, ça me frustre encore plus, de n'être qu'une mère-alimentaire, de n'être que le porte feuille qui tente de redresser la barre sans même y parvenir vraiment. D'avoir trop de trucs à gérer pour être pleinement ce que je veux être, rechercher un nouveau taff, m'épanouir. Je m'amuse, mais sans trop savoir pourquoi, je tente de rattraper un temps révolu et qui ne reviendra jamais. Comment m'excuser de ces travers? Alors que moi même je m'y perds... J'ai trop entendu que j'étais nulle, laide et bête, j'avais besoin de me rassurer. Maintenant que c'est fait... Quelle est la future étape? Se refaire une santé financière, déménager, passer mon permis, et peut être, je dis bien peut être, me mettre à espérer construire quelque chose... J'ai tellement besoin de me vider le crâne. Tellement besoin de réussir.

J'aimerai tellement y croire.

6 mois que j'ai décidé. 6 mois de doutes.

J'ai fait le bon choix.

Je vais y arriver. Sinon, je me battrai contre des moulins à vent...

Et je suis loin d'en avoir le courage.

6 mois, bon Dieu que c'est long.

Mais en même temps, la liberté...

Bon Dieu que c'est bon.