... Une Histoire de Noisette...
Je bois mon café. Je broie du noir.
Les volutes aériennes douces et fortes m'enchantent.
Le sucre a plongé. Il a créé une onde palpable, accentuée puis plaintive, langoureuse. elle se meurt sur la faïence comme une onde de chaleur vers la fin de l'automne.
Au fond de la tasse, je noie mon chagrin. Mieux vaut l'Arabica et non le Muscat.
La nuit n'en sera que plus longue. Et peut être que je regarderai tourner la cuiller, tintinabulante expression de l'excessivité que m'apportera le trop de caféine...
Et je me perdrai dans le tourbillon, la tempête, le typhon que j'aurai déclenché.
Je me noirai quand au fond de la tasse, le marc apparaitra, incarnation de la divinité de la prophétie des voyants, et on y lira le peu de joie que j'aurai eu à le boire en plus du peu de joie que ma vie redevient.
Allez, je passe la tasse sous l'eau. La cuiller sous la cascade du robinet. J'ai noyé mon chagrin
dans mon café.